une petite critique du film appelez moi dave de Monsieur eddy...Murphy pas mitchell hein!!?
L'affiche qui pourrait faire croire que les handicapés mentaux, autres que Daniel Craig ou Jean Dujardin, ont des premiers rôles au ciné
Eddie Murphy, presque consacré par l'Académie des Oscars pour son petit rôle dans Dreamgirls s'est mangé un stop à cause de Norbit. Le film qui avait marqué son retour aux affaires au box-office a éclipsé son film "respectable" qui allait le faire reconnaître comme acteur tout court. Mais Eddie est un nerveux, il s'est tiré de la cérémonie, d'une parce qu'il avait perdu mais surtout parce qu'il avait envie de pisser, et en se disant: "Je les emmerde, demain, je commence à tourner Starship Dave, et là ça va chier. Buster Keaton, Charlie Chaplin, c'est de la merde, tout ça c'est fini, mec! Maintenant, c'est Eddie!". Ça, ç'était le préambule, le pré-générique avant le truc épique.
Atison Seuili / Shalomar (Ceux qui se disent "Hmm, pas mal" vont regretter dans 2 secondes)
Pris en flagrant délit en 1997 avec un prostitué transsexuel, Atison Seuili, qu'il aurait fait assassiner un an après, Eddie Murphy a toujours dit qu'il voulait raccompagner cette personne chez elle car ce n'était pas une heure pour être dehors. Eddie, déjà un grand Humaniste, surtout avec les prostituées transsexuelles, comme le révèle le grand livre d'investigation de Candace Watkin, "In The Closet With Eddie". Malheureusement, il n'y avait personne chez Eddie, alors les gens ont tiré des conclusions hâtives. Mais pas ses fans qui eux savaient qu'Eddie n'est pas un sale type, alors ils ont massivement envoyé des menaces de mort à Atison qui sera retrouvé morte après être tombée d'un toit.
Malgré le scandale, cela n'a pas entaché le projet d'Eddie Murphy d'éclairer le monde sur les valeurs familiales, morales et sexuelles de notre époque. En grand pionnier, ses oeuvres ont souvent été incomprises, que ce soit La Famille Foldingue, sur les dangers de la malbouffe, Mister G., qui préfigurait les critiques sur l'Eglise de Scientologie, Showtime, sur la télé réalité et son revers sur la vie des vrais gens ou encore Espion et Demi, et son implacable réquisitoire contre les dérives du Patriot Act, Murphy a toujours été montré du doigt, moqué et vilipendé, mais jamais il n'a baissé les bras. Et ce n'est pas aujourd'hui qu'il commencera.
Meet Dave: Brulôt mais aussi étude des pathologies mentales
Entre temps, il s'est marié avec une Spice Girl, l'a mise enceinte, s'est rendu compte que c'était une putain de Spice Girl quand même, alors il a fait ce qu'il fallait: il a divorcé. Mais pendant ce temps, il tournait Starship Dave, qui allait devenir Meet Dave, qui allait devenir Appelez-Moi Dave chez nous. Un équipage extraterrestre, venu de la planète Null, constitué d'Eddie Murphy, Gabrielle Union, (qui a sa place au Paradis grâce à Bad Boys II), un mec de The Office U.S. et d'autres gens, arrive sur Terre dans un vaisseau de forme humaine, un vaisseau en forme d'Eddie Murphy, sapé en pimp, costard blanc et tout et tout. Un costume blanc, symbole de pureté, seulement apparente car le dessein des aliens est bien plus sombre... Qu'est ce qu'ils font là? Ils viennent récupérer un astéroide qui s'est échoué sur Terre, un astéroide qui va leur servir à assécher nos océans au profit de leur planète et foutre le camp, nous laissant dans la merde, sans qu'on ait le temps de voir la suite de Dark Knight. Y'aurait une vague de suicides geeks à la Phénomènes: pendaison avec une souris, se planter des clés USB dans la tête jusqu'à ce que mort s'ensuive, coups de manette de Xbox dans la tête, etc...
Les recherches pour l'écriture d'un scénario qui inspirera des générations d'auteurs
Le vaisseau Murphy commence donc à marcher dans les rues de New York. Il arrive à Times Square, où par mimétisme, il s'intègre à la foule. Entre les businessmen stressés, les reunoies pas contentes et les gays de la ville, le vaisseau a l'embarras du choix pour s'intégrer et il décide de rester impassible. N'avoir aucune expression sur la gueule. Il a du voir une des innombrables affiches de Batman et a décidé de prendre exemple sur Christian Bale. L'intégration, c'est facile. Peu après, vu que New York c'est grave petit, alors qu'il marche tranquille, le vaisseau Eddie est renversé par une femme, Gina, accessoirement la mère du gosse, Josh, qui a récupéré l'astéroïde. Et là, elle voit que le vaisseau Eddie est bizarre: renversé à pleine vitesse, il s'en va, le pied tordu, comme si de rien n'était mais elle finit par l'inviter chez elle pour lui offrir à manger. Là, il dit qu'il s'appelle Ming Cheng, ce à quoi Gina répond qu'elle aurait cru qu'il s'appelait Dave, et il dit qu'il s'appelle Dave Ming Cheng. Une scène alarmante qui montre comme un vol d'identité est facile à réaliser de nos jours.
Le petit con qui a récupéré l'astéroïde, vit avec sa mère et son le père, un ancien de la Navy, sans doute gay, est mort. Le gosse trimballe le caillou partout, comme si c'était une boule de Ben-Wa, et ça rate pas, il se la fait racketter par la kaïra de l'école: un petit gros qui mange des bonbons. Oui, en plus de pas avoir de père et de vivre avec une folle, le petit est une victime. Par chance, vaisseau Eddie s'amène à l'école et se fait passer pour le prof remplaçant. La petite kaïra fait chier le monde.
Voilà la scène:
- Eh, toi, comment tu t'appelles?
- Sanmoi...
- Sanmoi comment?
- Sanmoi Monculpleindecaca!
Hilarité générale
- Je ne sais pas si la famille Monculpleindecaca apprécierait ce genre de comportement.
L'état des institutions fait partie des préoccupations de Brian Robbins, réalisateur émérite de Norbit, grand film sur la condition de la femme noire obèse aux USA, et Raymond, un essai marquant sur la place de l'animal dans la société américaine et une mise en parallèle tétanisante rapprochant l'homme d'un chien dans cette société. Ici, Robbins s'attaque au problème de l'éducation à travers cette scène, nous montrant que ce n'est pas la faute des enseignants mais bien des élèves qui ne sont qu'une bande de branleurs. De même, l'intro du film, nous montrait les résultats de ce manque d'éducation, deux employés de la NSA discutent au téléphone pour savoir qui a les plus gros missiles nucléaires. Ce que veut dire Robbins, c'est qu'en 2008, plus personne ne devrait avoir de missiles nucléaires. A part les terroristes, comme ça, l'armée U.S., constituée des mauvais élèves pourrait aller les tuer.
Les effets d'une mauvaise éducation.
Un film important donc. Eddie Murphy, tellement investi dans le film, et ayant trop peur de la réaction du public ne s'est pas montré à la première, prétextant qu'il était sur le tournage d'un autre film. L'autre film en question est réalisé par Brian Robbins qui a réalisé Meet Dave. Les cyniques pourraient y voir une pirouette malheureuse de Murphy, mais ce n'est que la peur d'être incompris d'un grand artiste car le constat ne s'arrête pas là. Les aliens identifient Google et Yahoo comme étant les plus grandes ressources intellectuelles du pays, tandis qu'un Apple Store est considéré comme un sanctuaire technologique par les indigènes, les Terriens. Dave s'intègre facilement, après avoir fait un cours sur les BeeGees à Gina, chanson à l'appui, il va acheter des vêtements, moins voyants que son costume blanc. Il veut encore plus se fondre dans la masse et ne pas attirer son attention sur lui. Meet Dave, allégorie du terrorisme? Sans aucun doute. Mais aussi chant d'espoir. En effet, Dave règlera le problème de la crise des subprimes en deux secondes dans les cabines d'essayage où il va littéralement chier des billets. Une scène à l'esprit contestataire où il répètera à chaque client la même phrase, tel le robot qu'il est, sans doute pour dénoncer la teneur de ces métiers où l'on doit laisser son cerveau au vestiaire et jouer au zombie.
Et après ça, il découvrira l'amour en regardant La Vie est Belle de Frank Capra, même s'il est catastrophé par les inexactitudes du film: il est physiquement impossible d'attraper la Lune avec un lasso et il le fait savoir.
Dave contre l'esprit corporatiste et en shopping pour son prochain quadruple rôle.
Le voisin de Gina en veut à son butin. Les relations amoureuses sont bien sur au coeur du film. Que dire de cette scène où Eddie Murphy se met à nu devant une peinture représentant un coeur, disant, désemparé, qu'il ne sait pas ce qu'il ressent? Ou encore de sa réaction face au livre "Les Hommes viennent de Mars, les Femmes de Venus" et qu'il hurle "Il n'y aucune vie sur Mars, croyez-moi!". On se tape des bonnes barres tout en étant ému. Le voisin prévient donc Dave qu'il a intérêt à faire attention et à ne pas déconner avec elle. Sinon ils auront un problème. Le voisin ne sait pas que Dave est inoffensif, Dave veut juste goûter à ce que c'est que d'être humain. Il va donc danser la salsa comme tous les beaufs, boit un mojito avec Gina, (d'ailleurs même le fils en boit un) et il va à des trucs de losers genre Foire du Trône. Sauf que là, y'a pas les gitans pour foutre la merde. Dans toutes ces activités, Dave affiche son unique expression, l'ennui, nous renvoyant à la face notre condition, à chercher des échappatoires superficielles à la vacuité de nos existences. Ce visage inexpressif, c'est celui du Fils de l'Homme de Magritte, c'est mon visage, c'est votre visage. Mais c'est pas le visage de Daniel Craig, pour lui c'est une bite qu'a dessiné Magritte mais la censure a dit que fallait pas montrer ça.
Brian Robbins et Eddie Murphy en train d'imaginer un monde meilleur
Malgré ce constat sur la condition humaine, l'équipage de Dave, une cellule dormante, commence à se comporter de plus en plus humainement, un seul d'entre eux, le numéro 2 de l'équipage, le plus extrémiste aussi rappelle qu'ils ont une mission à accomplir. Mais le capitaine Dave et les autres ne veulent pas détruire l'Humanité. Une race qu'ils avaient sous-estimé selon leurs propres termes et qui les a fait changer, pour aller vers le bien. Et ça, c'est beau, à une époque de films pessimistes où les problèmes se règlent à coups de quille dans les dents ou en mettant sous surveillance toute une ville, tout en lui mentant, voilà un film qui dit que malgré les épreuves, l'Humanité pourrait se sauver elle même.
Un message à méditer sérieusement pour le peuple Américain à qui le film est adressé mais qui a décidé de le bouder. Un geste bien malheureux. Surtout à l'aube d'élire celui qui sera peut-être le premier président Noir de l'Histoire des Etats-Unis d'Amérique, un président qui s'il veut être crédible, ne devra pas, direct, une fois élu, aller dans sa baraque aux Bahamas. Non, il aura intérêt à changer le monde pour le rendre aussi beau et utopique que Meet Dave le laisse entrevoir...
10/10